C’était un de ces jours – Victor Hugo

C’était un de ces jours que l’on voit arriver
En souriant du fond des cieux, et qui vous font
Savoir, dès le matin, que le soir doit être
Serein, magnifique et tout empli d’amour.

On sent dans l’air léger comme un souffle de fête,
On entend gazouiller les oiseaux dans les bois,
Et l’on voit, sur les prés, les fleurs s’ouvrir et croître,
Comme pour saluer l’aurore qui paraît.

Le soleil radieux, éclairant tout d’une flamme,
Inonde la nature et lui donne la vie;
Les ruisseaux argentés murmurent dans la plaine,
Et les arbres touffus balancent leurs rameaux.

Tout respire la paix, la joie et l’allégresse,
Et l’âme, émue enfin par tant de douceur,
S’épanouit, ravie, et s’élève aux cieux
Pour chanter l’hymne saint de la reconnaissance.